Tuesday 17 April 2007

Partir, dit-on, c'est mourir un peu.

Mais partir d'ou, pour aller ou, et qu'entend-on par "mourir en peu"?

Comment le verbe mourir peut-il s'accomoder d'un adverbe de quantité alors qu'il désigne un évenément a chaque fois unique, définitif, absolument inquantifiable?

Il en est du verbe mourir comme du verbe aimer: leur adjoindre un adverbe de quantité, d'intensité ou de maniere revient a en moduler le sens de facon radicale, l'air de rien.

Il m'aime / elle m'aime / je t'aime un peu, beaucoup, passionnément, a la folie ... pas du tout, scandent les amoureaux sur un ton enjoué en effeuillant des marguerites. Mais la désinvolture n'est que une masque, le jeu s'avere bien plus sérieux qu'il n'y parait car l'enjeu est extreme en vérité - il en va présentement ardemment de l'amour. On risque son coeur, sa joieu, son plus vif espoir.
L'amour, la mort, on ne badine ni avec l'un ni avec l'autre. Effeuiller le verbe mourir ainsi qu'une fleur des champs c'est mettre a nu son propre coeur, ses pensées, son espérance.

Sylvie German - "Mourir un peu"